Automobile : plus de 8 Franciliens sur 10 jugent injuste la mise en place des ZFE pour les ménages modestes @ Paris !!
Alors que la Loi d’Orientation des Mobilités impose des Zones à Faibles Emissions mobilité (ZFE-m) interdisant la circulation des véhicules polluants dans 43 agglomérations françaises, le contexte général d’inflation et plus particulièrement de pression sur les prix des voitures et de leur utilisation rend l’acquisition de véhicules qualifiés plus respectueux de l’environnement inaccessible pour une grande partie des ménages et des entreprises, captifs de cette transition à marche forcée.
Dans ce contexte, BNP Paribas s’attache à maximiser les synergies entre ses filiales de manière à proposer l’expertise et le savoir-faire de ses métiers spécialisés pour accompagner une transition inclusive.
Deux études analysant en profondeur la situation de la région Ile-de-France viennent d’être publiées :
- « L’Automobiliste en plein brouillard » de L’Observatoire Cetelem analyse la perception des automobilistes en Ile-de-France face à ces enjeux.
- L’Indice de Précarité Automobile de BNP Paribas Mobility évalue et synthétise les risques d’exclusion, ainsi que les difficultés de la Métropole du Grand Paris vis-à-vis de la transition vers des véhicules récents.
Transition électrique : les ménages modestes dans l’impasse
Si l’inflation française ralentit – en janvier 2025, les prix à la consommation ont augmenté de 1,8% sur un an selon l’INSEE – elle reste néanmoins l’une des plus élevées d’Europe. La situation impacte fortement le pouvoir d’achat des ménages et notamment des plus modestes, la part des dépenses contraintes pesant davantage dans leur budget. Or bien souvent, un véhicule leur est indispensable pour se rendre au travail et assurer la mobilité de la famille.
Alors que le leasing social permettant d’obtenir un véhicule électrique en échange d’un loyer de 100 euros par mois a connu un engouement avec plus de 50 000 commandes en six semaines début 2024 avant d’être arrêté victime de son succès, ce dispositif ne sera malgré tout pas suffisant s’il était amené à être renouvelé en 2025 pour répondre aux besoins de renouvellement du parc et des ménages modestes, pour qui l’électrique reste inaccessible financièrement.
Les automobilistes d’Ile-de-France en plein brouillard
Un constat qui s’observe également à l’échelle de la région Ile-de-France selon la dernière étude de l’Observatoire Cetelem de l’Automobile intitulée « L’Automobiliste en plein brouillard ». Cette enquête internationale réalisée dans 16 pays auprès de 15 000 personnes signale que plus de 8 habitants d’Ile-de-France sur dix (83%) considèrent que les ZFE sont injustes pour les ménages modestes qui ne pourront pas s’équiper de véhicules modernes pour circuler dans ces zones. Paradoxalement, ils sont près de six d’entre eux sur dix (59%) à estimer que la mesure est insuffisante pour améliorer la qualité de l’air. Ils sont même 53% à estimer qu’il s’agit d’une « bonne mesure qui s’impose ».
Près de six sondés sur dix (58%) savent que leur véhicule peut circuler dans les ZFE. Parmi ceux qui pensent que leur voiture n’y est pas autorisée, 43% évitent de s’y déplacer, 23% continuent de s’y rendre, et seuls 22% vont s’équiper d’un véhicule autorisé.
Alors que les débats autour de l’interdiction des ventes de véhicules thermiques en Europe en 2035 s’intensifient, 81% des habitants d’Ile-de-France jugent cette mesure injuste pour les ménages qui ne pourraient pas revendre leur voiture. Encore une fois, malgré cette affirmation, les Franciliens ont une vision paradoxale : plus de la moitié (52%) estime qu’il s’agit d’une bonne mesure qui s’impose et près de six sur dix (59%) qu’elle est insuffisante pour lutter contre la pollution. De plus, ils sont à peine la moitié (49%) à considérer que le véhicule électrique incarne le progrès technologique, et 46% à croire que celui-ci va complètement remplacer la voiture thermique un jour.
Trois sondés sur quatre (75%) affirment que l’augmentation du prix de l’électricité pourrait rendre l’utilisation d’une voiture électrique trop coûteuse par rapport aux véhicules à essence ou diesel, et seuls 38% estiment que l’Europe produira suffisamment d’électricité pour répondre aux besoins de l’ensemble du parc de véhicules électriques.
Le marché des véhicules électriques est marqué par l’arrivée de nouveaux entrants étrangers concurrençant les constructeurs traditionnels et proposant des prix attractifs. Alors que de nouvelles taxes douanières ont été mises en place dans le but de favoriser la compétitivité des véhicules européens, plus d’un tiers (38%) des habitants d’Ile-de-France déclarent avoir une bonne opinion des voitures de marque chinoise. Et presque trois sondés sur dix (29%) seraient prêts à franchir le cap, en s’en procurant une.
L’Indice de précarité automobile pour alerter sur les risques d’exclusion
Pour connaître les zones et les ménages qui risquent d’être les plus touchés par l’interdiction de circulation des véhicules polluants, BNP Paribas Mobility a créé un indice de précarité automobile. Réalisé avec C-Ways, il évalue et synthétise les risques d’exclusion, les difficultés des territoires vis-à-vis de la transition vers des véhicules récents, il se compose de cinq éléments :
- Revenu disponible des ménages
- Proximité avec la ZFE-m
- Proportion de véhicules potentiellement exclus de la ZFE-m
- Densité de l’offre de transports en commun
- Kilométrage annuel moyen
Les territoires avec l’indice de précarité automobile le plus élevé sont les plus précaires, c’est-à-dire ceux pour lesquels le besoin de transition vers des véhicules récents est le plus élevé et/ou le coût de la transition est le moins soutenable.
Les véhicules du nord et du sud-est du Grand Paris sont les plus impactés par les ZFE-m
Suite au renforcement le 1er janvier 2025 de la ZFE chassant les véhicules classés Crit’Air 3 et plus (à essence de 1997 à 2005, diesels de 2006 à 2010), 440 000 véhicules qui circulaient jusque-là régulièrement dans la métropole du Grand-Paris n’ont plus l’autorisation de s’y rendre, ce qui représente aujourd’hui près d’un quart (22%) des 2 millions de véhicules particuliers en circulation dans la métropole. Les véhicules Crit’Air 3 concernés par l’interdiction sont concentrés dans le 93 de part et d’autre de la limite de la ZFE-m, ainsi que dans le sud-est aux abords de la ZFE. |
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Les zones où sont concentrés les véhicules anciens sont aussi celles où sont surreprésentés les ménages à revenus modestes. |
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Les transports en commun sont aussi moins développés dans ces zones, même si la densité de transports en commun reste globalement nettement supérieure à celle d’autres agglomérations. Les kilométrages automobiles moyens sont un peu plus importants dans le 93, ainsi que dans l’ouest parisien. |
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Les territoires les plus précaires en termes de mobilité se trouvent pour la plupart dans le Nord et le Sud-Est de l’agglomération, dans les quartiers à faible pouvoir d’achat. Certains sont situés hors ZFE-m, mais leurs populations peuvent néanmoins être impactées dans leurs trajets quotidiens |
50 000 VUL ne devraient plus circuler sauf dérogation
En outre, l’interdiction du Crit’Air 3 et plus en janvier 2025 concerne 50 000 véhicules utilitaires légers (VUL), soit 17% des 300 000 VUL immatriculés dans la métropole du Grand-Paris à fin 2024.
Néanmoins il existe des disparités importantes qui dépendent notamment du secteur d’activité et de la taille de l’entreprise :
- Les petites entreprises du secteur de la logistique comptent 27% de véhicules de Crit’Air 3 et plus
- Les grandes entreprises du secteur du BTP dénombrent 4% de véhicules de Crit’Air 3 et plus.
A noter que les artisans et TPE de services utilisant des véhicules spécifiquement carrossés sont particulièrement vulnérables, tout comme les métiers et fonctions demandant de la puissance spécifique (froid dirigé, élévation…) qui sont plus difficilement électrifiables par batterie.
Les résultats de l’Indice de Précarité Automobile de la Métropole du Grand Paris permettent à BNP Paribas Mobility d’alerter sur la situation compliquée à venir des ménages franciliens les plus modestes, dans l’impasse face à la transition énergétique, et de se mobiliser pour les accompagner. BNP Paribas Mobility est un écosystème, une structure qui permet d’apporter à tous ses clients l’expertise et le savoir-faire de nos métiers spécialisés. En maximisant les synergies, nous formalisons l’organisation, la galaxie d’offres, services et conseils qui peuvent être apportées par les différentes filiales.
A PROPOS DE BNP PARIBAS
BNP Paribas est la première banque de l’Union européenne et un acteur bancaire international de premier plan. Elle est présente dans 65 pays et rassemble près de 185 000 collaborateurs, dont plus de 145 000 en Europe. Le Groupe détient des positions clés dans ses trois grands pôles opérationnels : Commercial, Personal Banking & Services pour l’ensemble des banques commerciales du Groupe et plusieurs métiers spécialisés parmi lesquels BNP Paribas Personal Finance ou encore Arval; Investment & Protection Services pour les solutions d’épargne, d’investissement et de protection ; et Corporate & Institutional Banking, centré sur les clientèles Entreprises et Institutionnels. Fort d’un solide modèle diversifié et intégré, le Groupe accompagne l’ensemble de ses clients (particuliers, associations, entrepreneurs, PME, grandes entreprises et institutionnels) pour les aider à réaliser leurs projets en leur proposant des services de financement, d’investissement, d’épargne ou de protection. En Europe, BNP Paribas est composé de quatre marchés domestiques : la Belgique, la France, l’Italie et le Luxembourg. Le Groupe déploie également son modèle intégré de banque commerciale dans les pays du bassin méditerranéen, en Turquie et en Europe de l’Est. Acteur bancaire international de premier plan, le Groupe dispose de plateformes et de métiers leaders en Europe, d’une forte présence dans la zone Amériques, ainsi que d’un dispositif solide et en forte croissance en Asie-Pacifique. BNP Paribas met en œuvre dans l’ensemble de ses activités une démarche de Responsabilité Sociale et Environnementale lui permettant de contribuer à la construction d’un futur durable, tout en assurant la performance et la stabilité du Groupe.
Crédits photos & texte : BNP Paribas & Rumeur Publique & Marie Goislard & Léo Chompre & Romain Monneret & D.R
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