La galerie « Les Yeux Fertiles » présente du vendredi 5 décembre 2014 au samedi 17 janvier 2015, une exposition des « obsidiens en Mouvement » de Josette Rispal !
L’exposition comprendra environ 250 oeuvres. Certaines pièces sont composées de mutiples «personnages», les Obsidiens notamment. Seront présentés essentiellement des travaux récents, bien que certains assemblages complexes aient été commencés il y a quelques années.
Basés notamment sur la récupération et la transformation, les objets singuliers et merveilleux de Josette Rispal prennent plusieurs formes: chiffonnettes, verres tirés à chaud, grands et petits personnages, boîtes-écrins…, leur présentation constitue un ensemble créant une ambiance très particulière, située quelque part entre l’étrange et le merveilleux.
« Ni Brut Ni Abruti, les Yeux Grands Ouverts »
« J’ai fait un rêve où me sont apparus les OBSIDIENS, de grands yeux de miroir ronds ou absolument obscurs, des bouches, pas de bouche, de petites tailles à grandes tailles, tous différents, me regardant ou vous regardant se refléter sur ces yeux ou passant au travers ? Ils sont là !
Les yeux en couleurs différentes, argent, or, vert, bleu turquoise, rouges, lie-de- vin, toutes couleurs… Les yeux peuvent changer et se multiplier à l’infini en formes et en couleurs…
Amener les êtres humains vers les Obsidiens pour qu’ils se retrouvent ?» Josette Rispal
Mouvement obsidien vu par Christian Berst
De feu, de lave, éruptif. Eclat dur, et noir, d’où la lumière fuligineuse pulse. Symphonie élémentaire. Des yeux roulés dans le magma et dévalant les sillons de pentes étourdies jusqu’à nos pieds vacillants. Monde désenchanté qui s’ébroue, en quête de fièvres nouvelles, d’incandescences nouvelles, de nouveaux départs. Des vacarmes minéraux, des mélopées acides, des odeurs de souffre couronnant les béances. Plonger son regard dans des cristallisations plurimillénaires pour s’y forger des yeux neufs. Capables de voir, à rebours. Pas par jeu, car regarder en dedans est une discipline exigeante pour laquelle il faut avoir beau- coup désappris. Beaucoup éprouvé le vertige de la perte. Pour se retrouver. C’est comme si la Terre se mettait à nouveau à respirer, à mugir même, écumant, fulminant, secouée d’une vigueur nouvelle. Comme si les cartographies devenaient obsolètes, non avenues. Comme s’il fallait les réinventer, se réinventer. Puis jeter la boussole et le sextant. Tabula rasa. L’ordre ancien dans le brasier. Les yeux sur les mains, plus jamais l’inverse. Voir, enfin, se dessiner des reliefs nouveaux, et les peuplades de demain pour les habiter. Pour y marier leur mélancoliques silhouettes à celles des volcans, dans le contre-feux, au bord des précipices souriants. Dans le balancement continu de l’orbite. Le murmure chaud des abîmes. Plus d’hésitation. Puisqu’au cœur de la forge, quelque chose s’incarne qu’aucun nom ne musèle. Et qui nous met en route. Et nous somme d’avancer. Et nous parcourt l’échine comme un conte déterré. L’envie nouvelle palpite au bout des doigts, esquisse, déjà, la forme d’avant la forme. L’heure tourne, il est temps. Temps de se mettre en mouvement, se remettre dans la tangente des matins irisés et fumants.Où l’art entre en fusion, en effusion.
Josette RISPAL selon Françoise Sagan :
Le bon terme pour décrire Josette RISPAL n’est pas GENEROSITE, signe de moralité et de naiveté à notre époque, ni CURIOSITE qui est fort répandu et parfois de force, ni VITALITE qui n’est qu’un écho de bonne santé. Or, si elle est généreuse, vive et curieuse, Josette Rispal n’évoque pourtant ni la moralité ni le tout-venant, ni la salubrité publique. Non, le mot pour elle serait PROFUSION.
Elle jette à profusion vers le monde la vie, les figures, les images, un regard passionné, dépensier et charnel. C’est une femme qui embrouille. Par exemple elle a les cheveux roux, le corps cambré, les yeux transparents, la peau émotive, et on se demande après son départ comment elle fait pour avoir les yeux cambrés, la taille transparente et les cheveux émotifs. Non, ce n’est qu’à propos de son public, de ses fans, qu’on peut peut-être parler de confusion, et ce n’est qu’à propos d’elle et parce qu’elle fait ce qu’elle fait, qu’elle crée ce qu’elle crée, que l’on peut et qu’on doit utiliser la profusion.
Elle use à profusion c’est vrai, tout ce que la terre lui offre et tout ce qu’elle en accepte. D’elle même elle donne des humeurs, des élans, des refus, des toquades, des départs, des mouvements ; et ce sont ces mouvements du cœur humain ou de la matière brute qu’elle immobilise devant nous, soudain, en des êtres aussi agiles que figés aussi concernés que distraits et aussi sensibles que pétrifiés. Mais de quoi sont-ils faits ? Toutes les matières lui sont bonnes, toutes les nuances, toutes les alliances a priori improbables de ce que notre planète supporte de coloris, de baroque, de souple, de boueux, de bizarre, elle le prend , le remalaxe et le relance devant nos yeux avec la violence et la liberté qui lui sont propres et qui, bizarrement, rapportent de cette recherche brutale et solitaire, anonyme, des objets et des gens à l’air tendre. Sur sa palette nourrie dans les usines, dans les fossés, dans les champs, dans les bijouteries, dans les joyaux faux ou vrais qu’elle ne nommera jamais ainsi, elle tire et nous apporte ces douzaines de cousins amusés qui nous livrent le regard de leur yeux familiaux, ou ces logis bizarres, inquiétants où nous jettent nos rêves ou encore ces jouets tentants ou qui tentèrent nos enfances.
Elle nous restitue, flamboyants et bizarres, immuables, chargés de leurs droits et volatiles de leurs devoirs, cette immense famille parfois perdue, parfois refusée, souvent oubliée, mais proche, si proche. Ce n’est pas le moindre de ses mérites que de nous rendre amicaux, de restituer au pire de notre naiveté ou au mieux de notre perversité, cette tribu venue de nous et de nos ancêtres; cette tribu, ces cousins, ce double d’une planète ternie pas trop d’incendies qu’elle recolorie et ravive pour nos yeux, et pour un autre sens inconnu et innomé, mais peut-être très précieux et qui est celui de l’insolite.
Josette RISPAL est, avec quelques autres artistes, l’une des seules à distinguer sur notre terre et à nous présenter comme autant d’étranges menaçants superbes cadeaux, les terribles insoignables blessures qu’elle supporte et fait tourner avec elle autour de mille soleils sans compassion sinon peut être celui de l’Art.
La Galerie Les Yeux Fertiles:
Crée en 2001, la galerie expose les artistes du mouvement surréaliste international (Bellmer, Brauner, Masson, Matta…) ou ayant eu une période surréaliste dans leur carrière (Erro, Goetz, par exemple). Elle présente aussi certains artistes en marge du surréalisme (Sima, Fini…), et ceux qui sont influencés par l’automatisme tel Degottex ou Hantaï. Elle fait également découvrir les créateurs aux frontières du Surréalisme, relevant de l’Art Brut (Lesage, Crepin…) ou de l’Art Visionnaire, tous ceux qui explorent les méandres de l’inconscient.
Informations Pratiques:
Galerie Les Yeux Fertiles
27, rue de Seine
75 006 Paris
Du 05 décembre 2014 au 17 janvier 2015
Du mardi au vendredi de 14h à 19h
Et le samedi 11h à 13h et de 14h à 19h
www.galerie-lesyeuxfertiles.com
contact@galerie-lesyeuxfertiles.com
Tel : 01 43 26 27 91
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