La Galerie Patricia Dorfmann présente la 4ème exposition d’Éric Corne, du 14 mars au 18 avril
La Galerie Patricia Dorfmann présente l’exposition « Being Beautous » d’ Éric Corne « Being Beautous » du 14 mars au 18 avril
Du 14 mars au 18 avril prochains, la Galerie Patricia Dorfmann présente la quatrième exposition personnelle d’Éric Corne. Intitulée Being Beauteous, celle-ci rassemble une douzaine de peintures et dessins récents, reflets de l’exode et d’une étape importante dans le travail de l’artiste. Le dessin a évolué, le traitement des corps, témoignages d’amour, s’est légèrement adouci, la luminosité de certains espaces des tableaux s’est étonnamment intensifiée, les perspectives et profondeurs se sont accentuées. L’artiste joue davantage sur sa peinture cachée, dissimulant malicieusement des visages au sein de ses toiles. Les gants de boxe ont disparu, comme si la lutte avait fait place à l’abandon, la réconciliation. Pour la première fois, l’artiste peint son portrait. Pour la première fois, une deuxième femme apparaît dans ses tableaux. Cette exposition offre une nouvelle plongée au cœur de la peinture-poésie d’Éric Corne, au cœur de ses histoires sublimées par la couleur, au cœur d’une peinture singulière résolument vivante.
D’abondance, couleurs de nuit. À propos de la peinture-poésie de Corne et de ses dernières toiles qui seront exposées chez Patricia Dorfmann
Comme un beau poème ou un bon morceau de musique : c’est articulé, complexe et pourtant tout d’un bloc. Ça coule de source, mais pas uniquement d’un trait ; il y a des linéaments, des couches, des images cachées.
Les toiles de Corne se goûtent comme une écriture au sens plein du terme : sens et/ou sonorité, matière et/ou symbole.
Le moteur du travail, c’est l’amour. Son carburant : la mort, pas comme fin obscure, mais comme un aiguillon, comme un ami-adversaire qui vous pousse dans vos derniers retranchements.
L’ombre de Cravan, l’artiste-boxeur-provocateur, plane. L’art comme coup de poing. Fulgurance : peindre d’abord, on aura tout loisir de réfléchir ensuite.
Son histoire, c’est aussi l’histoire d’un clown aux grands pieds. Portrait de l’artiste en inadapté. Il peint « avec des gants de boxe », comme on jouerait du violon les mains empêtrées. Ça rend les choses moins évidentes, mais aussi plus ardentes. D’où sa prédilection pour le fulgurant Nussbaum, à la fois expressionniste et allégorique. D’où aussi le cousinage avec Guston, le Bad-painter par excellence : gros godillots à clous, grosses paluches, bonshommes frustes, mais le tout artistiquement assaisonné.
Pourquoi ses tableaux sont-ils importants ? D’abord, parce qu’ils sont singuliers. Aussi parce qu’ils sont lumineux, sombres, littéraires, cryptés, ensorcelants, parfois embarrassants.
La lumière l’obsède. Celle du soleil, de la lune, des bougies, des étoiles, de l’âtre… C’est en elle que se dévoile chaque scène, comme un texte à déchiffrer ou un monde à arpenter.
Il y a des tiroirs, des portes des rideaux : des formes de l’espace, des formes dans l’espace qui tout à la fois encombrent, obstruent, bouchent, cachent mais aussi libèrent le regard.
Deux astres font la course dans son ciel : Rimbaud et Van Gogh.
Nu, paysage, portrait, nature morte : toutes les questions posées par la peinture ou la poésie…
Brasser des mythes, dévorer l’histoire, aimer les corps, dépeindre l’âme : Corne a donc fort à faire et nous beaucoup à voir.
Démesuré et légèrement fou : devant ses toiles, on réfléchit au comment et au pourquoi de l’apparition d’une image, au grand brassage des mythes, au fait que l’art se nourrit de l’art mais pas uniquement.
Ce n’est pas tous les jours qu’on rencontre un héros amoureux, un artiste brillant.
Ses dernières toiles sont de nobles combats, avec de beaux gestes comme on peut en voir sur un ring ou dans un stade. Ni chiche ni chiqué. Des tubes de peinture écrasés, des palettes chamarrées, des croix, des corps malmenés, le chien de l’artiste immobile, le peintre debout parfois un peu sonné d’avoir tant donné ou encore son impassible effigie. Et des paysages aux couleurs somptueuses, des horizons lointains, des baraques mystérieuses. Une invitation au voyage, mais en passager clandestin. Bref, du dépaysement comme on en vit rarement.
Il faut aller voir sa dernière exposition, sans hésitation et sans repentir. Comme Cravan boxait, comme Rimbaud poétisait, comme Van Gogh peignait.
Informations Pratiques:
La Galerie Patricia Dorfmann
61 Rue de la Verrerie
75004 Paris
Du 14 mars au 18 avril
www.patriciadorfmann.com
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